SPINNAKER

Pudique ! Même au niveau des mannequins en carton-pâte ? C'est du moins ce qu'il ressort d'une photographie que j'ai prise à Paris dernièrement en déambulant et qui semble affirmer cette remarque.
Une petite note destinée à vous faire sourire après avoir commis quelques interventions pour le moins plus sérieuses, même si elles paraissent parfois un peu plus bizarres !

Ces croisements qui ne seront peut-être jamais des rencontres …

Imaginez, comme moi, un moment que vous êtes (c’est un pur exemple !) au premier étage d’un immeuble situé sur un grand boulevard parisien, le boulevard des Italiens (cela peut-être n’importe quel autre boulevard ou rue du moment qu’elle soit passante, pour mon sujet), oui imaginez.
Vous vous penchez et vous regardez les gens qui passent sous vos yeux. A l’instant ‘t’, 20, non disons 10 personnes se croisent, peut importe d’ailleurs le nombre du moment qu’elles se croisent.. Et c’est à cet instant là que tout devient extraordinaire !
Non ? Vous ne me croyez pas ?
Alors je m’explique…
Imaginons que je sache qui est qui et que je puisse savoir qui ils sont tous.
Voilà un vieux monsieur, retraité qui se dirige vers la station de bus. Il est inquiet et va chez son médecin. Il croise un trentenaire qui se rend à sa banque. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontrés, le vieil homme vient de Reims, l’autre du 14ème arrondissement, et pourtant au même instant ils se croisent. Leur vie pourtant différente, sans aucun lien, les place une seconde, au même endroit. Ce croisement aléatoire est fortuit, et sans conséquence, mais si nous devions retracer leur vie à chacun à la seconde près, (ce qui est totalement impensable !), ils partageraient chacun ce même moment et ce même endroit.

De même, se croisent la jeune fille qui va à son premier rendez vous et cet homme pressé qui rentre chez lui, l’enfant qui courre et qui croise la dame qui se rend chez son coiffeur….
Je vous ferais grâce des autres qui se croisent, puisque j’espère, vous aurez compris facilement où je voulais en venir.

Chacun, vous, moi, durant un trajet a également partagé un espace dimension et un espace temps avec de multiples inconnus que nous ne verrons jamais plus. D’ailleurs les voyons nous seulement ? Même pas ! Nous marchons absorbés par nos idées ou en devisant avec quelqu’un qui nous accompagne dans notre déplacement. Nous avons la tête ailleurs, dirons nous.

Alors je me dis que c’est tout à fait extraordinaire d’être dans le même espace géographique et le même espace temps, avec quelqu’un d’autre (plusieurs),dont la « trajectoire-vie » est totalement étrangère à la nôtre et pourtant durant cet instant bref, la croise, donc la partage d'une certaine façon !

Ces croisements furtifs, et ils ne le seraient à moins, ne laissent aucune trace, aucune incidence dans nos vies réciproques sauf le cas exceptionnel qui se concrétise par un contact, le désir d’entamer un début de chemin ensemble qui va peut-être bouleverser toute notre vie. Nous parlons alors de rencontres !
Ma grand mère me répondit (encore elle !), alors que je lui disais :
« Je me demande comment sera ma femme plus tard ? », la chose suivante :
« Il se trouve quelque part une femme qui sera ta femme. Tu ne la connais pas encore, elle ne te connaît pas et pourtant un jour vous vous rencontrerez, car la vie est ainsi faite et vous saurez que vous êtes fait l’un pour l’autre ».
Ce n’est pas toujours le cas, mais enfin j’aime bien cette façon poétique de voir les choses.

La politique ….
La gauche, la droite, le centre ?
La gauche et la droite, franchement c’est inextricable ! C’est du genre je dit blanc, il dit noir…., et inversement, bref c’est du genre : on s’oppose, on blackboule, on n’avance pas !
Ne parlons pas du centre qui n’est ni blanc ni noir, bref du gris bon teint ce qui n’est guère passionnant avouons le et qui, au milieu de ce panier de crabes férocement attachés à leurs prérogatives est souvent hors jeu et sans un poil d’écoute du reste de l’Assemblée.
Enfin regardez un moment l’hémicycle où siège les députés à la télévision. Regardez bien leur connivence sur leur banc, leurs chuchotements, les mots d’ordres passés en catimini, enfin les votes orchestrés …
Combien de ceux qui sont présents ont véritablement étudié le texte des lois qui sont discutées tour à tour et qui s’en remettent à leur proche voisin : "Tu as étudié ? Qu’est-ce que t’en pense ? C’est l’opposition, ne l’oublions pas, alors nous sommes contre ? OK !"
Quand je les regarde parfois (ce qui est extrêmement rare, je l’avoue), je trouve que tout cela n’est pas bien sérieux.
Bien sûr ce que je dis, est peut-être inexact et ne prend naissance que sur une simple observation de ma part.
Tout de même j’ai eu une idée très simple qui ne verra jamais le jour, j’en ai peur.
Donc alors si c’est vrai, voilà ce qu’il serait nécessaire de faire pour éviter les connivences les votes fondés sur l’avis d’un voisin de fauteuil ou bien l’observance irréfléchi du mot d’ordre d’un groupe.
Plus de gauche plus de droite, plus de centre ! du moins géographiquement !
Je propose de distribuer les sièges d’une façon aléatoire : aucun groupe ! Le pur hasard.
Votre fauteuil possède un numéro et c’est là que vous devez être, isolé du groupe auquel vous appartenez.
L’obligation enfin d’étudier les dossiers avec soin et même s’il reste la possibilité de discuter sur le parvis de la chambre ou dans les salons, il faudra au dernier moment se souvenir et se ‘mouiller’.
Peut-être accèderons nous à l’ultime honnêteté de l’intime conviction.
C’est pas beau, ça ?
Bon je viens de me pincer, pour me réveiller et retomber dans la triste réalité de cette normalité qui n’en finit pas de nous engluer.

En revenant de Saint Tropez, j’ai remarqué (plusieurs d’ailleurs l’on remarqué)…, la Lune. Celle-ci a vraisemblablement voulu jouer au soleil, énorme, inattendue, là au dessus de la montagne.
Je trouve franchement qu’elle exagère !
Ne connaît-elle pas l’histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf ?
Je pense quelle devrait rester à sa place ! D’ailleurs tout le monde devrait rester à sa place ! Est-ce que par hasard, le soleil essaie de jouer à la Lune ?
Cela dit heureusement pour nous ….nous aurions plutôt chaud aux fesses !
Bref ce laïus pour vous montrer cette photo très étonnante du lever de Lune qui nous a valu d’arrêter la voiture en catastrophe pour se ranger sur un parking terreux où d’autre adeptes mégapixellistes s’activaient en poussant des exclamations extraordinaires du genre « Ah ! que c’est beau ! »
J’ai fait de même en variant un tant soit peu mes exclamations « il faut faire vite, la Lune s’élève ! »
Egal à moi-même calme et lucide….
En effet 15 minutes plus tard c’était une banale Lune ! Celle que tout le monde connaît et qui n’intéresse personne que quelques fumeux de la NASA
Beaucoup de bavardage pour rien, mais beaucoup de chance tout de même d’avoir été là au bon moment, non ?
En fait je voulais vous en faire profiter. C’est fait !

Aujourd’hui avec nos meilleurs amis, nous avons décidé de nous rendre à Saint Tropez qui à cette époque de l’année, en semaine, risque de reprendre l’allure d’un petit port pittoresque !
Hélas ce ne fut pas le cas, de nombreux visiteurs avaient dû penser comme nous et, c’est en voyant le grand parking rempli à bord que nous avons compris que notre hypothèse s’effondrait bel et bien.
Le temps était absolument magnifique. Le soleil chaud, le vent mesuré chargé d’une odeur maritime surprenante de charme, bref l’assurance d’une journée réussie.
Mais ce n’est pas tout à fait de cela que je voulais vous parler.
Avant de parvenir à ce petit paradis, nous avons décidé de déjeuner à Sainte-Maxime, sur notre chemin.
Nous avons recherché un petit restaurant, comme il se doit agréable et au menu modéré.
Dans notre recherche attentive, nous avons croisé une pancarte-menu dont la lecture nous a d’abord surpris puisque nous l’avons contemplé à deux reprises : on croyait rêver !
Dans le genre attrape-nigauds on ne fait pas mieux !
Dans le mauvais genre peu délicat voire proche de l’escroquerie par l’influence d’un bandeau très visible et de rajouts réduits et discrets.
C’était assez flagrant qu’il y avait eu là volonté de tromper !
On se demande bien pourquoi alors ne pas indiquer honnêtement « Menu à 14.20 euros », tout simplement au lieu de vouloir abuser le client qui pressé reste sur une première lecture « Menu à 12.20 euros » ?
Inutile de vous dire que nous avons rebroussé chemin et trouvé plus loin ce que nous cherchions.
Bref ! Cela n’a aucunement entamé notre belle humeur et notre journée s’est poursuivie joyeusement.

Aujourd’hui, regardez ma photo, le soleil se couche, nous sommes encore en 2006.
Demain matin nous serons en 2007 !
Qu’y aura-t-il de changé ? Je vous le demande ? Rien !
Il y aura toujours la même succession des saisons, la même alternance, le jour la nuit,
Il y aura le froid, le chaud, la sécheresse, les inondations,
La naissance, la mort,
La solitude, le couple,
La haine, l’amour….,
Et puis il y aura toi et moi, ma chérie,
Heureusement !!!
Qu’y aura-t-il de changé ? Je vous le demande ? Rien !
Mais heureusement il y aura toi et moi et ceux qui sont nés de notre rencontre…