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17/06/2012

Elucubrations

 

images.jpgL’ennui naquit de l’uniformité dit-on. Je regarde le paysage assis dans le TGV qui me mène de Cannes à Paris. Il défile à 300 kilomètre à l’heure et cela me laisse perplexe. En fait, si les portants de la ligne électrifiée à quelques mètres du train défilent véritablement à 300 kilomètres à l’heure, les lointains paysages semblent bien plus paresseux. Du proche pylône au lointain clocher, rien ne paraît concorder ? Et pourtant, ils sont logés à la même enseigne, je m’éloigne d’eux à la même vitesse. Cette réflexion insigne m’a secoué de ma torpeur. Et puis, le paysage change tout le temps en restant le même. En gros, seulement. Mêmes collines, même verdure, mêmes villages, mêmes forêts, mêmes gares… Enfin de l’uniformité en apparence, seulement en apparence. La vache rapidement contemplée il y a cinq minutes semble pareille à cette nouvelle vache, là, maintenant. Et pourtant si on approfondissait, on s’apercevrait que la première répond au doux nom de Noiraude et la seconde de Rose. Là est la différence qui fait que rien n’est uniforme. Le simple test du nom des vaches le prouve comme le prouve le clocher de Berguoin-les-eaux et celui de Ramuratel-le-guoin qui pourtant vus de loin pourraient se confondre (en excuses solennelles).

 Bref, cette philosophie ferroviaire s’il en était, m’avait sorti de ma torpeur où je me complaisais dans ce large et moelleux fauteuil de première classe du dit TGV.

 Je me souviens aussi de cette phrase de Jean Paul Sartre dans, je crois, Le Mur, qui disait que lorsqu’on prend un galet cela suppose de fait et à l’inverse que le galet a une certaine façon de se faire prendre (?)  Cette phrase (à peu de chose près), m’avait plongé dans de longues réflexions qui encore aujourd’hui me laissent perplexes lorsqu’on applique cette réflexion à la simple vision des choses et à leur conséquence. De plus, appeler Rose la vache qui se nomme Noiraude à quelque chose de vexant pour au moins l’une d’entre elles. La façon d’appréhender pour nommer comme de prendre le galet de Sartre ou de se laisser prendre est par conséquent définitivement farfelu.

 Donc, subséquemment  je m’abstiendrais de tout autre considération qui pourrait porter préjudice à mon équilibre, et sur le jugement que vous pourriez porter sur moi, préférant pour le moment de rêver à autre chose de bien plus intéressant comme  « Qu’est-ce que je vais manger ce soir, des artichauts ou des endives ? » A supposer que ces délicieux légumes me soient proposés, mais là …….. Non ! Vraiment ! Je préfère ruminer en silence, cela nous emmènerait trop loin et je ne suis pas sûr que vous pourriez me suivre dans mes pérégrinations ubuesques.

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