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17/01/2010

C'est épouvantable !

 

575x385_1398054_0_842e_ill-1292484-405c-558547.jpg" Il pleut ! Merde alors ", dit mon voisin. " Deux jours comme ça, c’est pas possible ! "

Il pleut, il est vrai. Même que ça tombe plutôt fort. Nous patientons à défaut de s’être muni d’un parapluie à sortie de notre club de sport. Bougon, mon voisin tente de courir tout de même vers sa voiture au bout de la rue. Je m’élance aussi. Bigre, en deux mètres parcourus je suis déjà rincé. Je peste de n’avoir pas prévu de me munir de mes clés avant de m’élancer. Je les trouve enfin mais elles s’échappent et tombent dans une flaque :

" C’est pas vrai ! décidemment ce n'est pas mon jour ! ".

Je rentre dans ma voiture trempé de la tête au pieds. C’est alors que je laisse échapper :

« C’est épouvantable ! ».

Ailleurs, loin d’ici, il ne pleut pas. La chaleur est forte. Les cris de douleurs de nombre de victimes montent. Le sol a tremblé une fois encore et dans ce frisson meurtrier, la terre a semé la mort. Tout s’est écroulé. Poussière, sang, pleurs, hurlements et morts, nombreux morts !

« C’est épouvantable ! »

Après coup, je me rends compte du décalage de ces deux situations et de l’insignifiance de la mienne. Je sais bien, chacun voit midi à sa porte, mais tout de même..., comment les comparer.

J’ai subitement une folle envie de m’excuser. A qui ? Je ne pourrai jamais le faire, et j’ai presque honte de m’être plaint.

Ce qui est dit est dit et ne peut jamais s’effacer, c’est ainsi. Bien sûr, en soi, je n’ai rien fait qui puisse porter préjudice à quelqu’un et pourtant je ressens en moi comme un énorme malaise et je me dis à rebours, que je regrette sincèrement cette malheureuse phrase inopportune et incongrue.

En prendre conscience c’est déjà bien et la moindre des choses.

Photo : AFP/Olivier Laban mattei

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