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03/09/2009

L'homme sourd

 

actu303.pngJ’ai hier après midi, sous un parasol, relu un excellent ouvrage de Florence Vidal qui a pour titre : La Créativité totale.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Florence Vidal au cours d’un séminaire qui se passait en Bretagne il y a plusieurs années de cela. Nos journées se sont passées à cultiver notre créativité et j’avais vraiment apprécié cette femme et le travail qu’elle produisait. Mais là n’est pas le sujet de cette note, quoiqu’il s’agisse quand même d’elle et de son livre.

 Proche et indirectement instruit de ce qui se passe au Modem je serai tenté d’écrire des recommandations qui pourraient s’adapter à la situation actuelle et surtout à l’adresse du dirigeant qui comme un homme de la terre a la particularité d’être têtu comme un …

Ces propos que je vais relater ici sont cités par Florence Vidal dans son livre.

Ils sont du couturier japonais Issey Miake (que j’ai déjà cité autrefois) qui parle de son art.

Vous verrez que cela s’applique très bien aux dirigeants de formation politique en mal de bonne attitude ou en mal d’inspiration.

 Il évoque 8 points importants pour lui, mais voyez plutôt : 

  • La curiosité : On doit toujours être curieux. Non pas d’une curiosité passive, dépendante de la seule information reçue, mais d’une curiosité agressive qui vous oblige à faire surgir des choses et à les mettre en question.
  • Le doute : Tout commence avec le scepticisme. La création commence lorsque je doute de ma propre pensée et me demande si les choses sont réellement telles qu’elles apparaissent.
  • L’étonnement : La nouveauté n’est pas tout mais mon travail doit toujours apporter une certaine fraîcheur.
  • La tolérance : Je n’ai pas de tabous. Je ne décide pas à priori, j’aime ceci ou je n’aime pas cela. Je tiens à cette attitude, car je veux continuer à m’intéresser à tout.
  • L’attention portée aux perceptions floues : Souvent ceci m’étonne, mais chaque fois que je suis perplexe ou irrésolu, je découvre qu’un germe d’idée a jailli je ne sais d’où. Découvrir quel est ce germe et le faire grandir est l’essence de mon travail.
  • La liberté dans la recherche : Je rassemble des bouts d’inspiration épars, venus de toutes sortes de sources. C’est un bonheur de chercher et de trouver ensuite l’expression juste, capable de rassembler tous les morceaux.
  • Le goût de l’effort :j’apprends surtout par mes propres efforts de recherche.
  • L’exploitation des erreurs :Je dit toujours aux gens de sortir du placard des modèles qui ont été des échecs. De nouvelles possibilités sont cachées dans ces échecs.

A ces traits on peut encore ajouter la flexibilité qui est la capacité de passer d’une hypothèse à une autre, d’un mode de raisonnement à un autre ; l’imagination, ou l’art de faire jaillir des images dans son univers mental et de déclencher à l’infini le processus des interprétations multiples ; le courage car il en faut pour s’opposer au conformisme social.

Sincèrement on ne parle pas des mêmes hommes et nous en savons un, ci-dessus évoqué, qui est loin, très loin de posséder cette qualité de vue dans le travail, très loin de posséder cette intelligence humaine à mener avec lui des hommes et partager leur rêve, parce que seul, buté, imbu de sa personne, ne s’intéressant qu’à un illusoire destin qu’il croit être le sien, et n’acceptant, fermé, que ce qui est de lui. Il n’y a aucune adéquation entre son parcours (venu par hasard à la politique), et la plus haute fonction de l’état, ce qui fait que son parcours s’arrêtera probablement à la lisière de son champ, sans plus, créant autour de lui un immense gâchis d’hommes et de femmes remarquables qui ont eu la faiblesse de croire en lui et qui ont énormément donné de leur temps pour ne pas dire de leur argent.

Je trouve cela, pour ma part, tragique.

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