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21/08/2009

Les portraits

Canon_400D_1.jpgDes moments parfaits de lecture, en dehors des grands classiques peuvent se trouver au hasard d’une page qu’on tourne, au moment où on ne s’y attend le moins.

Ainsi, j’aimerai vous faire partager ces quelques phrases glanées ici et là, ces derniers temps seulement.

Sur les portraits et sous la plume de François Busnel dans l’Express, je cite :

« Il faut, pour réussir un portrait, tenir à distance son modèle, l’aimer sans le vénérer, le contredire parfois, le corriger souvent, exhumer les souvenirs, mais aussi enquêter parmi les ombres. Ecrire un portrait, c’est toujours glisser un autoportrait, … »

Que dire de mieux ? Un texte que n’aurait pas désavoué cet excellent photographe et portraitiste que fut Jean Loup Sieff.

En effet, en photographie comme en peinture ce positionnement est le seul qui permette de bien transmettre la réalité d’un individu qui pose. Cependant, j’ajouterai que la prise sur le vif, à l’insu du sujet lors d’un reportage photo par exemple, reste pour moi encore supérieur à la description ci dessus. Les plus formidables photographies d’hommes et de femmes, autour du globe sont réalisées de cette manière et très souvent prises par des reporters dans des conditions extrêmes au risque de leur vies. Photographies illustrant le malheur des hommes dans une humanité terriblement inhumaine et pauvre. Il est bien convenu que le pittoresque se déploie mieux dans un contexte de misère. Cela dit, ces photographies sont bouleversantes et la copie conforme de la réalité. Seule leur utilisation aura pu être détournée à des fins de propagande ou à des fins d’appui d’illustration d’un discours sans véritable lien avec celles-ci.

Je me dit souvent, en photographie, qu’il me reste à faire ‘Le’ portrait de ma vie car ce que j’ai pu faire jusqu’à présent n’était que le reflet d’une pose convenue, singeant l’expression intelligente ou glamour, vide d’âme, pâle figure du paraître sur l’être. Très sincèrement mes meilleurs portraits sont ceux que j’ai pu voir avec mon œil de photographe alors que je n’étais pas en possession de mon appareil photo. Hélas je ne pourrais les imprimer. Parfois à l’insu des gens, j’approche la vérité. Mais je dois bien souvent battre retraite devant une exclamation définitive « Ah, non ! Je suis pas bien là, mets là au panier. Ne gardes pas ça ! »

Les gens, (adultes mais pis encore, les ados), n’acceptent pas la réalité de leur visage ou de leurs expressions, ils se veulent différents, choisissent leur profil, posent avec l’air absent, attentifs à la moindre expression de leur visage vide. Je déteste ce genre de ‘cinéma’. Je préfère les surprendre, car là ce sont eux.

Je crois que désormais je demanderai à mon modèle avant d’appuyer sur le déclencheur de penser à quelque chose d’agréable, de le visualiser si possible, de le vivre en quelque sorte et là, j’obtiendrai au moins la photographie d’un visage qui vit un instant particulier propre à lui. Je lui demanderai plus tard, de se souvenir de ce à quoi il pensait, si bien que lorsqu’il verra la photo, sa première réaction sera de se dire « là je me souviens j’étais en train de penser à … ».

Ma photographie ne sera plus jamais vide et j’aurai quelque peut obtenu ce que je cherche :  faire un portrait !

07/08/2009

je voudrais ce que tu as

la_foule_1998.jpgDans la vie, rares sont les gens satisfait de leur sort. Certes, il y en a beaucoup qui s’accommodent de leur sort sans faire d’histoires. Mais c’est ainsi, la majorité voudrait autre chose que ce que la vie leur propose.

Simple ? Voyons un peu tout azimut les desideratas qui s’expriment.

Je voyais récemment deux jeunes filles sur la plage qui évoquaient leur chevelure : l'une avait la chevelure  brune largement frisée, l’autre, sa blonde crinière affichait des cheveux parfaitement lisses qui encadraient son joli visage. A les entendre, celle qui avait les cheveux très frisés s’émerveillait d’une chevelure qu’aucune ondulation venait en troubler l’ordonnancement.

L’autre, la blondinette, affichait en faux cette admiration prétextant que cette raideur l’exécrait et qu’elle aurait aimé avoir une chevelure bien bouclée :

« Ah ! Mais tu ne te rends pas compte de la chance que tu as, regarde moi ça, je ne peux rien en faire dit-elle en soulevant d’un geste brusque ses longues mèches blondes! ».

Cela dit dès que les hommes se sont intéressés à leur image, ils n’ont cessé de convoiter ce que les autres avait, trouvant cela mieux.

Cela est vrai dès l’adolescence, âge d’une parfaite frivolité, âge où tout prend des proportions extravagantes, âge très troublé, âge parfois en grand danger.

Mais tout aussi vrai, l’âge n’efface pas complètement ce mal être.

Prenez une homme mûr. Il n’a de cesse de trouver que sa calvitie le vieilli et qu’un peu de cheveux sur le dessus du crâne, comme ce bellâtre entouré de femmes, là bas, le rendrait bien plus séduisant. Pour qui, grand Dieu ! C’est ce qu’il imagine oubliant que la séduction suprême naît d’un comportement attentif aux autres servit à la fois par de la gentillesse et par de l’esprit.

Cet autre enfin qui pense que s’il avait été plus grand, comme cet homme aisé qu’il admire secrètement, aurait certainement possédé une plus grande fortune qu’il ne possède, sa petite taille s'y opposant. Ou celui-ci, pêcheur en mer peu doué à prendre du poisson et qui pense que son voisin a une meilleure fortune due très certainement à un matériel bien plus coûteux.

Les exemples sont innombrables qui démontrent une fois de plus l’incapacité des hommes à se rendre compte qu’eux seuls sont responsables des évènements ou des choses qui leur arrivent et que les motifs soi-disant identifiés ne sont en fait que de mauvais

motifs ne leur permettant que de se justifier, alors qu'ils ne sont que des leurres.

« La plupart des 'hommes' emploient la meilleure partie de leur vie à rendre l’autre misérable »