Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/06/2009

Entretien au soleil

 

La mort 1.jpgLorsqu’on a un âge avancé, disons un âge où l’on vit sa retraite, la mort c’est quoi ?

Cet après midi, en maillot de bain, sur une plage, sous le soleil méditerranéen, un ami de longue date et moi devisions à l’ombre d’un parasol défraîchi sur ce sujet : la mort.

Bien sûr je vous dirais que de telles circonstances on aurait pu croire qu’une discussion alimentée par de jolies femmes, offrant leur poitrine en pleine lumière eu été une bien meilleure conversation. Je vous rassure nous savons aussi deviser sur ce sujet ô combien savoureux. Mais là, non. Le hasard de la conversation nous a investi de ce sujet qui à première vue est grave mais à seconde vue si j’ose m’exprimer ainsi, l’est tout de même très sûrement.

Pour lui, le temps qu’il nous reste à vivre s’amenuise comme peau de chagrin. C’en est presque vertigineux. Il est vrai que psychologiquement, le temps d’un homme âgé n’a pas de commune mesure avec le temps d’un adolescent par exemple. Là, je suis d’accord, il est difficile de refuser cette réelle vision de nos sens. Le temps « passe de plus en plus vite » au fur et à mesure que nous vieillissons.

Alors mon ami, exprimait comme résigné, par « il ne nous reste plus longtemps à vivre », son obsession.

En ce qui me concerne je me rassure de belle manière en parlant de destin, en parlant d’inévitabilité de la mort, en parlant surtout de résignation.

Mais ma résignation à moi n’est pas chargée de gravité. En fait, je m’en fout complètement, ça arrivera quand ça arrivera, je n’y peut rien, je ne pourrais m’y soustraire alors pourquoi s’angoisser pour quelque chose qu’on ne maîtrise pas et qui sera ou a été le lot de tous ?

Et bien, je n’y pense jamais. Absolument jamais! D’une certaine manière pour ce sujet je suis assez frivole. Une douce folie, je pense, comme celle décrite par Erasme en juin 1508 dans son « Eloge de la folie » où la nymphe Léthé préside à l’Oubli.

Mon ami ne croit en rien, ou plutôt au néant. La vie sur terre, planète parmi les milliards d’autres planètes, étoiles que sais-je, galaxies, est un accident. Nous sommes nous même un accident. Après la mort, rien n’existe.

Moi, selon mon goût pour une certaine liberté de pensée, elle me porte à ne rien croire, mais à ne rien rejeter. Comme je le dit souvent « il sera bien temps de le savoir enfin » et j’ajoute « je ne suis pas pressé ». La mort et le « après la mort » dépasse notre entendement et est inconcevable pour nous. C’est comme la vie, on ne peut concevoir sa propre vie, sa propre existence ici et maintenant. C’est comme si on demandait à un neurone de se concevoir soi-même, de s’appréhender dans sa réalité de neurone. La limite est là. Nous ne sommes pas plus renseignés là dessus, pas plus rassurés et les efforts grotesques des hommes de foi, pour le faire, relève de la plus gigantesque escroquerie.

Aujourd’hui est là. Le soleil s’est levé. Je l’ai vu. J’ai senti sa chaleur et sa lumière m’a aidé à découvrir le monde autour de moi. Tout est là ! Rien de plus à ajouter. Je vis encore et c’est bien là l’essentiel. Le reste est perte de temps. Je vis et je partage avec celle que j’aime, avec ceux que j’aime, avec ceux aussi que je méprise ou qui sont mes ennemis, je vis. Donnez moi la santé et le reste j’en fait mon affaire. « Fait ce que doit, advienne que pourra ».

Les commentaires sont fermés.