10/06/2007
Approche, j'ai quelque chose à te dire .....
Le secret.
Un de mes amis m’aborda en me lançant convenu :
« Ecoute, j’ai quelque chose à te dire, mais surtout, bouche cousue ! C’est un secret ! Ok ?
« Promis ! Tu me connais »
« Bon alors, figure-toi ……. »
Un clignement des yeux, mouvement aussi imperceptible qu’involontaire de ma part et c’est comme si je venais de promettre d’être aussi peu disert qu’une tombe.
Lui, un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche, en chuchotant presque, lâche cet encombrant fardeau qu’il croyait seul détenir.
D’ailleurs peu curieux des secrets des autres je m’épargnerai volontiers le discours aussi rapide et impétueux que me débite mon ami.
Ce qui l’intéresse ce n’est pas tant de m’apprendre quelque chose, que la jouissance d’évoquer une information dont il pense que j’en ignore la moindre parcelle. Du moins il le croit ! Alors ne pouvant arrêter ce flot de paroles je le laisse à son plaisir. Car il y prend un réel plaisir, le bougre !
Toutefois je vois dans son regard qu’il est de plus en plus étonné de mon comportement. Mon visage ne répond pas à ce qu’il attend, comme avoir des yeux écarquillés, la bouche béate, devant une telle nouvelle, si bien qu’à un moment il s’arrête net.
« Ben, alors mon vieux, c’est tout l’effet que ça te fait ? Tu te rends compte Lisa et Richard ? Séparés ! Et lui qui se fait prendre, non d’un chien !!! »
« Non ! Parce que je le savais ! »
« Non ? Quoi ? Comment l’as-tu su ? »
« Mais c’est toi, mon vieux ! »
« Moi ? »
« Mais oui, toi ! Mardi dernier quand tu es venu me voir pour m’emprunter ma perceuse ! »
« Ah ben oui ! C’est vrai, maintenant que tu me le dis, je m’en souviens. Quand même ! »
Ainsi vont les secrets et comme disais je ne sais plus qui : « un secret c’est quelque chose qui ne se dit qu’à une seule personne à la fois ».
J’ajouterai : mais qui ne s’arrête pas là et de proche en proche se répand plus vite qu’une harangue devant une foule, car son caractère de message secret le rend tellement plus attrayant ! (air de la calomnie !)
Car, certainement, détenir un secret (je ne parle pas bien évidemment des agents du même nom), a quelque chose de jubilatoire, à tel point qu’il devient être la chose la plus difficile à garder pour soi. D’ailleurs s’il s’arrête définitivement de circuler il se détruit, perd de sa force et s’évapore dans la nature : il s’est éteint.
Finalement un secret pour être parfait se doit d’être partagé, et là il devient un objet d’art. Pour être tout à fait abouti, on rajoute un peu quelque chose à soi, on l’enjolive, on dramatise, des rajouts qui le déforment. Parfois aussi parce que le message a mal été transmis bien sûr, ou incomplètement compris, mais des rajouts qui lui donnent plus de gueule !
« Alors si vous avez des secrets n’hésitez pas, confiez vous à moi, je vous promets de n’en rien dire ! Si, peut-être à ma femme ! Mais vous pouvez en être sûr, elle n’en dira mot ! »
20:01 | Lien permanent | Commentaires (1)
09/06/2007
Et patati et patata ....
Paraphrasant ce que disait Friedrich Nietzsche, je cite : « Mon orgueil est de dire en dix phrases ce qu’un autre dit en un volume - ce que l’autre ne dit pas en un volume … » J’aime pour ma part assez les gens qui arrivent droit au fait dans une conversation. En ce qui me concerne je boue lorsque pour arriver à me raconter un évènement, mon interlocuteur se perd dans des digressions à n’en plus finir.
Je suis sûr que tout le monde connait ce genre d’individu qui présente ce défaut qui consiste à nous débiter tout un roman alors que pour arriver à l’essentiel de ce qu’il veut dire, une seule phrase aurait suffit.
Vous pensez sans doute qu’une seule phrase abrège toute conversation ? Non, que non, car cette phrase permet justement de converser dans un échange d’opinions alors qu’une mobilisation excessive de l’attention ne permet plus d’échanger et dégoûte rapidement. On sait dans ces cas que relancer le débat va nous emmener dans un discours long et ennuyeux alors on évite ! Un exemple ?
Un ami vient pour vous raconter qu’il a assisté à un accrochage entre deux véhicules, il peut prendre deux narrations différentes :
Lui – Tu sais ce matin, lorsque je suis sorti de la maison pour faire mes courses au super marché, d’ailleurs celui-ci n’était pas ouvert et il a fallu que j’attende plus d’un quart d’heure ! Bref, (je me méfie des gens qui utilisent ce mot et pour qui la brièveté est une pratique inconnue), bref me dit-il, ….ah oui, tu as vu ce temps,… la pluie n’a pas cessé de tomber cette nuit et encore ce matin, …enfin ! Ah, oui, je disais donc …à propos tu as des nouvelles de Louis ? Tu sais que je m’inquiète à son sujet ! Je me dis tous les matins qu’aujourd’hui je vais l’appeler, le pauvre ! Et oui, je n’ai pas le temps ! Pourquoi je te disais ça ? Ah oui,… alors oui, la pluie avec ce qu’il est tombé cette nuit et ce matin la chaussée était devenue glissante et figure toi que lorsque j’arrive au super marché, deux bagnoles se sont rentrées dedans, plutôt une qui a bien freiné et l’autre surprise lui est rentré dans l’arrière, … enfin pas trop grave. »
Moi – Oui, bien sûr !
Et que voulez vous que je réponde à ça ? Avec toutes ces digressions épuisantes ?
Mon exemple est un peu forcé, je vous l’accorde, enfin à peine.
N’avez vous pas connu vous aussi, un ami ou une relation comme ça ? Ces bavards ! Ils ne peuvent rien raconter sans s’étendre dans de larges envolées.
J’aurais préféré :
« Tu sais ce matin avec cette pluie, j’ai vu deux automobiles se rentrer dedans en allant au super marché…enfin rien de grave. »Ce à quoi j’aurais répondu :
« Les gens sont parfois imprudents. Qu’as-tu acheté de beau ? »Et la conversation quoique banale devenait très supportable.
Il y a ceux aussi qui vous parlent de cousins, de cousines éloignées, de lointaines relations avec force détails dont on n’à que faire. On s’en fout ! Et le pire c’est que bâtissant ainsi une épopée, plusieurs jours après ils déclarent « tu sais la cousine Nicole…si, enfin je t’en ai parlé il y a quinze jours, voyons,… mais si, tu te rappelles, elle était mariée avec le fils du charcutier, dont le père était mort à la guerre de quatorze ?, bon …et bien … » Et bien non ! Dix fois non !
Mais ils m’ennuient les bougres avec leurs cousins et autres guguss ! Ils m’emmerdent à la fin ! Et de plus on ne les arrête pas, et même si vous vaquez à vos occupations, ils vous poursuivent, et si vous leur dites qu’ils vous en ont déjà parlé, ils n’en tiennent pas compte et ils parlent et ils parlent à croire qu’ils se parlent à eux-mêmes !
Et bien ça je ne supporte de moins en moins !
22:15 | Lien permanent | Commentaires (2)
04/06/2007
Encore Santini !!!
21:59 | Lien permanent | Commentaires (1)