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06/03/2007

L'histoire d'un éclat de rire !

medium_maupassant.jpgCe soir je viens de revoir sur la 2 « Histoire d’une fille de ferme » de Guy de Maupassant.
Cette petite histoire m’a replongé des années en arrière alors que j’avais à peine quatorze ans.
Un petit livre trouvé rangé dans le grenier de ma grand mère et qui en plus de cette histoire en contenait plusieurs autres, toutes aussi bien écrites.
J’ai encore ce livre qui a subit l’outrage des ans et s’en va s’émiettant d’une fin certaine, mais enfin il me reste, chargé de mes souvenirs adolescents.
Rares sont chez moi les objets qui témoignent de cette époque.
Je l’ai encore disais-je et je viens tout juste de le feuilleter avec la même douceur et respect qu’on traite un aïeul.
Je viens en le feuilletant de tomber sur la page 75. L’histoire a pour titre « Nos Anglais ». La page 75 se trouve presque au début de la narration. J’éclate de rire en relisant l’histoire, le même qu’à quatorze ans, je présume.
Sans plus attendre je vais vous écrire là, ces quelques lignes humoristiques très caustiques pour les anglais, que l’auteur ne semblait porter en haute estime. Je cite :

« …. D’autres habitués arrivent, tous Anglais. Un seul est gros et rouge, avec des favoris blancs. Chaque femme (elles sont quatorze) porte sur la tête un œuf à la neige. Je m’aperçois que cet entremets couvre –chef est en dentelle blanche ou en tulle mousseux, je ne sais pas trop. Il ne me semble pas sucré. Toutes ces dames d’ailleurs ont l’air de conserves au vinaigre, bien qu’il y ait, parmi elles, cinq jeunes filles, pas trop laides, mais plates sans espoir visible.
Je songe aux vers de Boulhet :

« Qu’importe ton sein maigre, Ô mon objet aimé,
On est plus près du cœur quand la poitrine est plate ;
Et je vois comme un merle en sa cage enfermé,
L’amour entre tes os, rêvant sur une patte. ».


Imaginez un instant, un adolescent lisant cela, à cette époque (ne comptez pas sur moi pour vous dire quand !), époque tout de même lointaine.
C’est excellent, ne trouvez-vous pas ?
Voilà.
Je viens tout juste de ranger mon livre avec précaution et je crois entendre un moment encore l’éclat de rire du jeune garçon que je fus.

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