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12/07/2015

destination cruelle

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 Je l'avais rencontré en 1978 lors d'une participation à « Deauville IV », grande réunion de travail du Patronat Français qui exceptionnellement ne se tenait pas à Deauville cette année là mais à Montréal. Avant de rencontrer nos homologues canadiens, il était organisé des tables de travail et de réflexion sur des sujets déterminés. A ma table, qui comprenait dix personnes, j'étais le plus jeune des patrons présents, et très certainement celui ayant la moins importante société. Pour animer cette table sur une réflexion imposée il était nécessaire de désigner un animateur devant diriger les débats et rapporter une conclusion écrite faisant état de ce qui avait été dit sur le sujet à traiter. Un des participants, DRH de la Banque de France, me désigna comme animateur des débats. Tous les présents furent d'accord. Je fus à l'époque extrêmement fier de cette nomination. La fin de la journée fut libre.

Un compère français, me présenta un patron d'un grand bureau d'études canadien qui, nous invita à venir dîner chez lui le soir même. C'est ainsi qu'en une soirée nous fûmes conquis par cet homme et sa charmante épouse. Les années passant avec bien sûr la promesse de se revoir. Nous nous sommes revus une première fois à Paris puis dans notre résidence méditerranéenne.

Grand marin, avec son deux mâts de quatorze mètres, dès sa retraite arrivée, accompagné de son épouse, tous deux partirent du St Laurent et traversèrent l'atlantique, passant Gibraltar pour venir naviguer en méditerranée, son rêve. Tous les ans ils naviguèrent ainsi pendant les mois d'été puis basant son voilier souvent en Grèce ils revenaient ensemble passer l'automne, l'hiver, et le printemps, chez eux à Montréal.

Il n'y a pas si longtemps, le 9 juin 2015 exactement, vers les 19 heures fut prise la dernière photographie de notre ami face à sa maison à Montréal alors que mon épouse les visitait. Le lendemain de ce jour, nos amis partaient en vacances comme chaque année pour retrouver leur bateau en méditerranée... pour si peu de temps !  Juste trois jours là bas, puis l'hôpital en Grèce et le retour par avion à Montréal en urgence. "Pas de chimio, pas d'opération, pas d'espoir", le mal s'était déjà emparé de ce corps pourtant si vigoureux. Le mauvais sort en a décidé autrement l'orientant malgré lui, malgré son épouse, malgré ses amis vers l'ultime destination d'où personne n'est revenu. Nous avons le cœur blessé et l'âme en deuil. Notre tristesse est immense !