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06/04/2015

Un certain jour

IMG_3359.JPG« Apprendre un métier, Michel il faut que tu apprennes un métier »

Un certain jour de juillet, il y a bien longtemps, en tête à tête avec mon père, un matin.

« Pourquoi cela, papa ? Pourquoi veux-tu que j'apprenne un métier ?»

« Parce que si tu as un bon métier en main, tu trouveras toujours à gagner ta vie ! »

« Oui mais quel métier ? »

« Un métier manuel, oui un métier manuel ! »

« Oui mais quoi ? »

« Je ne sais pas, c'est à toi de choisir ce que tu aimes, il faut simplement qu'il soit manuel »

«  J'aimerai plus tard être ingénieur....., c'est un métier manuel ? »

« Bien sûr, ingénieur c'est bien mais il faut beaucoup d'études tu sais, mais être ingénieur de quoi ? »

« Ben je ne sais pas..., l'électricité me plairait beaucoup ,,,,,, les machines »

« C'est bien. Je vais chercher une école pour la rentrée de septembre »

C'est exactement la conversation que j'avais eu avec mon père après l'obtention de mon certificat d'études, j'avais treize ans. En septembre de cette année là, j'intégrais une école d'électro-mécanique à Paris, pour une durée de 3 années. Les 3 années passées furent sanctionnées par deux diplômes obtenus sans trop de difficultés . L'électro-mécanique, j'en avais fait le tour, du moins le pensais-je alors, et c'est pourquoi je décidais avec l'accord de mes parents de rejoindre une école supérieure d'électronique récemment créée et greffée sur un cursus de BTS de dessin industriel, pour 2 années supplémentaires d'études. Trop récente et novatrice dans sa spécialité, (une délégation de Japonnais nous avait visité), elle ne délivrait qu'un diplôme de fin d'étude. A peine sortis avec ce diplôme de fin d'études, un mois après mes vacances de cette même année, je fus embauché dans l'entreprise Schneider frères, au laboratoire, comme agent technique, pour commencer. Il est vrai qu'à l'époque, les jeunes diplômés trouvaient très rapidement un emploi. Mais cela était seulement vrai pour les gens ayant en mains un métier. A peine diplômés, sans aucune expérience sur le terrain mais avec un réel potentiel à développer et de solides bases, nous étions recherchés. Merci mon père de m'avoir guidé dans cette voie, celle qui permet à coup sûr (j'en suis toujours persuadé) de gagner sa vie, son indépendance et cette joie de créer. Plus tard, alors que je me suis trouvé en difficulté à poursuivre le métier que j'exerçais, cette expérience m'a instantanément sauvé financièrement. Combien de jeunes poursuivant nombres études, super diplômés d'écoles prestigieuses ne savent ni quoi faire de leur vie, ni intégrer un emploi leur permettant de la gagner. Plus les années d'études s'additionnent plus leur exigence et leur prétention deviennent des obstacles à intégrer des entreprises qui ne savent quoi leur donner à hauteur de ces exigences et surtout face aux maigres services que leur emploi produirait. Ce qu'ils oublient, toujours ces jeunes, c'est qu'un employé doit être rentable et que le retour financier sur le travail produit doit dépasser le coût de celui-ci (les seuls emplois administratifs échappant à ce type de calculs, quoique,,,).

Si j'écris cela c'est que je m'inquiète pour certains jeunes que je connais. Mais n'ayant aucune emprise sur eux, je regrette simplement de n'avoir pu leur communiquer utilement ce que mon père m'avait enseigné.

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