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07/12/2011

Dieu y pense...

Dieu, le père se pose la question « mais qui est mon père ? » J’ai créé l’espace, les planètes, les êtres vivants, les plantes, bien plus encore, j’ai tout créé mais je ne sais pas d’où je viens. Suis-je né un jour ? Qui m’a créé, car en somme j’ignore tout de moi qui sais tout, qui suis tout. Je suis à la fois le passé et l’avenir, moi qui a le don d’ubiquité ? Suis-je donc venu du néant, la seule chose qui par principe, est l’absence de création, quoique si j’en crois la philosophie ce qui est nommé, existe !  D’ailleurs peut-on imaginer quelque chose qui n’est non seulement pas nommée mais innommable et qui par principe n’est même pas connue ?

Le-Bon-Pasteur--vitrail-de-l-eglise-anglicane-Saint-Jean-B.jpgVraiment, j’ai un vrai problème existentiel se dit Dieu le père, ce qui fait que mon jouet favori depuis la nuit des temps, des siècles, que sont les êtres vivants, sont délaissés par moi et se retrouvent livrés à eux-mêmes. Les hommes par exemple. Ma conscience infinie le sait.

 Oui ! Qui suis-je, moi Dieu le Père ?

 En fait, j’arrive à conclure que ma connaissance illimitée est tristement limitée, je dois dire que ça m’en fiche un coup. Dire que je comprends mieux les hommes, mes créatures ?  Il n’y a qu’un pas que je ne souhaite pourtant pas franchir.

 Quoique... S’ils sont faits à mon image, tout s’explique : ils tiennent leur ignorance de ma propre ignorance, que Diable…, Zut !  Voilà que je cite mon concurrent ! C’est vrai, il existe celui-là. Il profite que je me tourmente sur ma propre existence pour pourrir le monde. Bon, pour l’instant, il faut que je puisse répondre à cette question qui m’obsède « Qui suis-je ? » Mes créatures attendront que je m’occupe d’elles, pendant qu’elles s’entretuent, s’étripent, invoquant mon nom, les pauvres imbéciles !

Elles s’auto-punissent et ne méritent pas que je m’occupe d’elles d'ailleurs. Pourtant une créature attire mon attention et dont c’est le jour anniversaire. C’est une femme et je dois dire que c’est une de mes meilleures réussites. Là, je suis assez fier d’avoir donné la vie à cette femme il y a quelques années. Peut-être une de mes plus belles réalisations depuis ces dernières décénies..

Bien, le temps passe et ma question reste sans réponse mais, avant de regagner ma demeure céleste, je souhaite à cette femme unique les meilleures choses : Bon anniversaire Monique !

 Finalement, Dieu est remarquable, non ?

Après Dieu, même si cela ne se fait pas, humblement, je te souhaite un bon anniversaire ma chérie !

 

04/12/2011

Pardon monsieur

 

« Pardon monsieur, auriez-vous l’amabilité de nous prendre en photo ? »photographe 11.jpg

 Il fait très beau temps, nous sommes près d’un lieu tout à fait remarquable et nous désirons l’immortaliser. Une photo s’impose !

Ou bien nous nous promenons et là, près de cette fontaine baroque nous voulons être photographiés.

 « Pardon monsieur, auriez-vous l’amabilité de nous prendre en photo ? »

 Là, celui à qui vous venez de demander, répond invariablement « Mais certainement. Voyons, où faut-il appuyer ? Là ? Ah !  D’accord !»

 Nous prenons la pose et clic, le monsieur en question nous redonne l’appareil ravi, nous le remercions et pendant qu’il s’éloigne nous jetons un œil sur son œuvre pour constater encore une fois qu’il nous a coupés les pieds laissant au ciel vide, l’espace inutile d’un acte manqué.

 Je suis à peu près certain que vous avez vécu au moins une fois cette ineptie.

 Le gaillard, l’appareil en main, a tout naturellement mis au centre nos visages oubliant que chaque visage a deux pieds un peu plus bas.

 Le conseil que je vous donne pour éviter ce genre d’ennui c’est, sachant que la plupart des gens n’ont jamais compris qu’une photo réussie est une photo déjà bien cadrée, de donner fermement ce conseil à l’opérateur improvisé « Visez nos ceintures s’il vous plaît » et vous verrez que là, vos pieds seront miraculeusement sauvés et la photo bien mieux cadrée.

 « Pardon monsieur, auriez-vous l’amabilité de nous prendre une photo réussie ? »

 Autre chose auquel je pense depuis quelque temps au sujet des portraits et qui m’est venu justement en regardant les miens « A quoi je pensais à cet instant précis, alors que j’avais environ trente ans  ? Je regarde devant moi d’un air absent ».

 Désormais si je fais le portrait de quelqu’un je demanderai au modèle, en prenant notre temps, de penser à quelque chose de précis et de bien vouloir se souvenir de cet instant et de cette image remplie de cette pensée. Quelque chose d’important du moment, de ses préoccupations ou bien mieux de vivre intérieurement un moment de bonheur intime récent. Je suis sûr que la photo y gagnera en beauté et en plénitude et plusieurs années après, le souvenir de cette pensée lié à l’image lui donnera une toute autre valeur qu’un air absent sans réponse.

 « Visez nos ceintures et soyez à vos pensées fortement. »