SPINNAKER

La Carte Vitale :

« Confidentielle, votre carte Vitale vous est envoyée par votre caisse d'Assurance Maladie. Elle ne contient pas d'informations d'ordre médical, mais tous les éléments administratifs nécessaires à la prise en charge de vos soins et au déclenchement de vos remboursements. Votre carte Vitale peut également permettre à votre médecin de visualiser, avec votre accord et en votre présence, l'ensemble des soins, médicaments et examens qui vous ont été prescrits et remboursés au cours des 12 derniers mois. »

Voilà ce que comporte votre Carte Vitale : c’est selon moi (comme à beaucoup d’autres) insuffisant ! Je dois dire que le manque d’indications sur la Carte Vitale de pathologies graves de l’individu concerné entraîne deux déplorables effets.

Je donne un exemple : Prenons le cas d’un accident routier, le blessé (souvent plusieurs), doit être secouru dans les plus brefs délais car le temps imparti pour le sauver est compté.

Ce qui se passe actuellement :

Le médecin qui arrive sur les lieux n’a aucune idée de la santé générale de ce nouveau patient qui est pour lui un parfait inconnu. L’hôpital qui l’accueille se trouve dans le même cas. Alors en urgence l’hôpital déclenche toutes sortes d’analyses pour connaître ce nouveau patient, car il ignore qu’elles pourraient être les pathologies graves qu’il va peut-être rencontrer.

Si ces indications étaient inscrites sur la Carte Vitale, une simple lecture renseignerait aussitôt les médecins. Donc gain de temps lorsque celui-ci est compté pour sauver une vie et intervenir dans les meilleures conditions mais aussi bien sûr, une économie de quelques milliards d’euros pour la Sécurité Sociale en supprimant des batteries de tests devenus inutiles. Multipliés par les milliers d’accidents de la route, pour ne compter que ces interventions là, ces tests coûtent énormément à la communauté.

En conclusion, gain de vies sauvées et économies substantielles pour la Sécurité Sociale et les Mutuelles.

La Ministre de la Santé à été interpellée il y a un an à ce sujet afin que soient indiquées dans les plus brefs délais sur la Carte Vitale des informations d’ordre médical, comme certaines pathologies sévères dans le simple but de gagner un précieux temps lors d’une intervention médicale urgente à la suite d’un grave accident pour que simplement, le patient gravement atteint ne soit plus un inconnu pour le médecin qui l’accueille.

Malgré cette interpellation, venant des Alpes Maritimes, le Ministre tarde à donner une suite favorable à cette proposition et le dossier semble gelé, alors qu’il apporterait une réelle avancée de l’outil informatique au service de la santé. Un frein important apparaît : La loi informatique et libertés.

Rappel rapide sur la protection des individus, il est en substance notamment dit : La banalisation de l'informatique fait courir des risques à l'individu. En effet il est facile grâce à l'informatique de créer des bases de données contenant des informations sur des personnes, et que celles-ci se diffusent. L'informatique doit être au service du citoyen et ne doit le desservir ni en termes de libertés individuelles ou publiques, ni en terme de vie privée. Dans le cas d'une liste informatique d'une bibliothèque municipale, les informations contenues dans les fichiers ne sont pas de caractère à nuire aux personnes listées, par contre dans le cas d'un hôpital par exemple, les données stockées sont beaucoup plus sensibles. Ainsi, il existe un organisme chargé de la défense du droit des personnes vis-à-vis des informations les concernant : la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés, créée en janvier 1978), chargée de s'assurer que les traitements concernant des informations à caractère personnel soient conformes à la loi etc…

En effet, actuellement, les indications que nous demandons ci-dessus ne figurent pas sur la Carte Vitale sous prétexte, nous le pensons,  du respect de la personne humaine privée (Loi liberté). Je trouve ce blocage irresponsable.