Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/05/2008

LA NUIT !

3c5ae9216cf2393faad9567ddb6a7bb7.jpgCe soir les nuages sont apparus, la nuit s’est installée et je ne sais pas pourquoi un souvenir lointain est revenu en ma mémoire.
J’étais alors Eclaireur de France, mon père étant agnostique et franchement hostile au clergé catholique, je ne pouvais être autre chose qu ‘Eclaireur de France, et surtout pas Scout !
Bref, cela dit, j’ai passé dans ma compagnie des Castors, deux très belles années de sorties champêtres parfois que le week-end, parfois pendant une semaine de congés scolaires. Or, ce soir, les souvenirs qui me sont revenus se sont passés lors d’une semaine de vacances. Nous étions partis installer notre camp dans une belle prairie jouxtant la forêt de fontainebleau, près des rochers où s’élève la Dame Jouanne, rocher le plus haut qui a vu son éperon être gravi par de multiples prétendants à l’escalade. Or, une nuit, douce, avec un ciel dégagé et une lune presque pleine, notre chef de camp nous réveilla d’un sommeil paisible à 3 heures du matin pour sois-disant faire un parcours en pleine nuit, sans aucune lampe torche, sortie qui se devait être sans traquenard, un simple jeu quoi !
Mais traquenard il y eut. Jugez plutôt.
Nous, les gamins de 12/13 ans, partirent en groupe et le jeu consista au bout d’un bon moment de marche, la nuit, en forêt, à en laisser un ici, avec l’ordre de n’émettre aucun son, le suivant à 100 m plus loin avec la même consigne, puis encore le suivant à 100 mètres plus loin tout en nous assurant que notre chef qui ouvrait la voie, repasserait bientôt et nous regroupant, nous rentrerions au camp.
Que nenni !
Au bout d’une ½ heure, rien ! En fait quand je dis rien c’est faux ! Il faut avoir été dans une forêt, la nuit, seul pour savoir que le silence n’existe pas. J’ai donc expérimenté la solitude dans une nuit faiblement éclairée par une lune pour savoir qu’il existe une vie intense tout autour de soi, une sorte de vacarme de grouillements, de petits cris, de glissements furtifs, de craquements insolites, que le garçon que j’étais, pourtant pas particulièrement impressionnable, n’était pas particulièrement rassuré. Au bout d’un long moment j’entendis une voix plutôt tremblante : « eh oh ! Il y a quelqu’un ? » Je répondis aussitôt « Oui, je suis là » « Alors, qu’est-ce qu’on fait ? »
« Je sais pas, ben viens, c’est par ici »
C’était celui qui me précédait. Celui qui était plus avant nous rejoignis aussitôt, trop heureux de se joindre à nous. Aucun autre ne donna signe de vie ?
Le choix du chemin du retour au camp fut notre principal souci. Chacun émis un avis et finalement nous optâmes pour une direction. Nous trébuchions à qui mieux mieux, parfois nos pas nous faisais traverser de hautes fougères, bref il fut convenu que nous étions bel et bien perdus. Nous décidâmes d’attendre le jour qui à cette époque arrivait vers les 5 heures du matin, au pied d’un chêne très branchu, sur un haut monticule et en nous serrant les uns contre les autres, rassurés d’être en compagnie, nous nous sommes rapidement endormis.
Le jour nous réveilla, la journée s’annonçait belle, mais le froid de la nuit avait eu raison de notre résistance et nous grelotions. Je décidais alors de grimper sur l’arbre, de branches en branches, assez haut, pour essayer de voir où nous étions et quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir à peine à trois cent mètres les toiles de tentes de notre camp très visibles au travers des feuillages. Nous avions tournés en rond pendant plus d’une heure cette nuit là, avant de décider de nous endormir sur la mousse au pied d’un vieux chêne.
Voilà des moments agréables à revivre lorsque le hasard les portes à nouveau à notre connaissance. Bon sang qu’il y a longtemps !!!

Les commentaires sont fermés.