18/09/2011
LE PRISONNIER
Retour à l'époque où j'écrivais des poésies délirantes :
LE PRISONNIER
Une fleur dans un pot.
Sourd comme un sourd.
Beau comme un pied.
Fleurissant chaque année.
Un chat triste d’être noir.
Un escalier montant si haut.
Hélas ! Quatre ou cinq fois hélas !
Mon cendrier est vide !
Ma pipe est froide !
Mon cœur est autre.
Tu es partie ma raison.
Mon âme a mis sa clé
Sous l’affreux paillasson
Qu’est mon corps sans vie !
Ah ! Que cela est mauvais,
Je le jure,
D’errer ainsi tout seul,
Dans une nuit sans fin,
Sans même voir sa figure,
Et son nez au milieu !
On finirait bien vite
Par se grossir tant,
Que le corps vous mangerait
Tout naturellement !
Une fleur dans un pot,
En dehors de ces murs…
Mon cendrier est plein
Et ma pipe bourrée !
Une fleur dans un pot,
Fleurissant chaque année !
Revoir aussi mon nez
Au milieu d’ma figure.
Une fleur dans un pot,
En dehors de ces murs !
Le prisonnier, avril 1968
18:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
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