Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/03/2009

Bergson

bergson Photo.jpgAlors que je venais d’avoir tout juste 19 ans je découvris vraiment la philosophie avec ma rencontre, et je dit bien rencontre, avec un livre de Henri Bergson, livre acheté aux « Presses Universitaires de France » à deux pas de la Sorbonne, intitulé : « Les deux sources de la Morale et de la Religion ».
Il me souvient encore de deux extraits responsables de cet intérêt définitif pour la philosophie, l’un traitant de la différence entre la morale sociale et la morale humaine et l’autre, plus jubilatoire, traitant du contenu du mot hasard.
Il est probable que vous connaissez ces textes, mais, ce soir l’envie me vient de vous les rappeler et si par aventure vous les ignoriez , il vous sera loisible de les parcourir en vous procurant ce grand livre.
Comme il me faut choisir et que nous vivons une époque particulièrement égoïste, tournée vers soi, je choisirais des extraits du premier texte cité, l’autre étant d’ordre plus abstrait et donc plus philosophique.
« ….ce n’est pas en élargissant la cité qu’on arrive à l’humanité ; entre une morale sociale et une morale humaine la différence n’est pas de degré, mais de nature. »
Commentaire :
La première est celle à laquelle nous pensons d’ordinaire quand nous nous sentons naturellement obligés. Au dessus de ces devoirs bien nets nous aimons à nous représenter d’autres, plus flous, qui s’y superposeraient. Dévouement, don de soi, esprit de sacrifice, charité, tels sont les mots que nous prononçons quand nous pensons à eux. Mais pensons-nous alors, le plus souvent, à autre chose qu’à des mots ?
« …l’amour de l’humanité n’est pas un mobile qui se suffise à lui-même et qui agisse directement. Les éducateurs de la jeunesse savent bien qu’on ne triomphe pas de l’égoïsme en recommandant ‘l’altruisme’. »
Commentaire :
L’espace qui sépare la cité de l’humanité est identique entre l’espace qui sépare le concret de l’abstrait, du connu de l’inconnu.
Le cercle restreint des personnes connues, le cercle plus élargi du quartier, plus encore de la ville alors que dire de son pays,
puis de l’humanité ?
Il arrive même qu’une âme généreuse, impatiente de se dévouer, se trouve tout à coup refroidie à l’idée qu’elle va travailler ‘pour le genre humain’. L’objet est trop vaste, l’effet trop dispersé. »
De plus,
« Certes, il est douteux que l’intérêt particulier s’accorde invariablement avec l’intérêt général : on sait à quelles difficultés insolubles s’est toujours heurtée la morale utilitaire quand elle a posé en principe que l’individu ne pouvait rechercher que son bien propre, quand elle a prétendu qu’il serait conduit par là à vouloir le bien d’autrui. Un être intelligent, à la poursuite de ce qui est de son intérêt personnel, fera souvent tout autre chose que ce que réclamerait l’intérêt général. »
Commentaire :
Ce dernier point me paraît capital et explique le « chacun pour soi », disposition d’esprit qui freinera toute tentative de justice sociale profonde. Les puissants ne cèderont jamais une parcelle de leur richesse, de leur pouvoir. Leurs deux préoccupations sont l’augmentation continuelle de celles-ci et la place qu’ils occupent par rapport à d’autres puissants. Le reste de l’humanité n’occupe pas leurs pensées, si ce n’est que pour l’utiliser pour assouvir leur quête du pouvoir.
Commentaire final :
On n’est pas dans la m…. !

Commentaires

« Il n’existe rien au-delà de la succession des jours, l’un après l’autre. Et empoigner un jour, accepter le quotidien, l’ordinaire, cela n’est pas donné mais à faire. » (S. Cavell)

Écrit par : Steph | 05/03/2009

Les commentaires sont fermés.