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10/06/2016

"Ce qu'il ne faut pas dire" Plon. Général Soubelet.

Conclusions.

Ces quelques réflexions sont celles d'un citoyen soucieux de son pays et de ses compatriotes, inquiet de l'évolution de la vie politique et sociale depuis quelques dizaines d'années. Il se trouve par ailleurs que,
ayant exercé des responsabilités au contact des décideurs, je bénéficie
probablement des clés qui permettent de mieux comprendre les
mécanismes et les ressorts qui nous ont collectivement conduits à la
situation inconfortable qu'affronte notre pays aujourd'hui.
Cette chape de plomb, qualifiée dans mon propos de pensée
dominante, existe bel et bien. Il faut la braver pour publier ces quelques
chapitres. Et entendre déjà ceux qui diront : « Mais que fait ce militaire
qui sort du devoir de réserve ? » Entendre ceux qui stigmatiseront mon
comportement, au motif de la loyauté vis-à-vis du pouvoir politique. Or
voici : ma loyauté va d'abord à mon pays et à ceux qui choisissent les
valeurs de la République. Quels que soient les gouvernements
d'aujourd'hui et de demain. C'est une contribution au débat public, sans
aucun esprit partisan.
Je n'ai jamais fait de politique, mais j'entretiens des relations avec les
femmes et les hommes engagés de tous bords. Comme beaucoup
d'entre vous, j'essaie, en tant que citoyen, de garder une certaine
lucidité et de participer au mouvement quand il le faut, s'il affirme haut
que la tournure des choses n'est pas acceptable. Au quotidien, j'écoute
et j'observe des compatriotes qui expriment leur désaccord, qui est
aussi le mien, sur la façon dont se traitent les affaires du pays.
L'État n'adresse plus, depuis longtemps, de message clair en termes
de priorité, d'autorité et de cohésion sociale. Les problèmes de la
jeunesse, de la pauvreté et de la fraude, notamment, sont essentiels. Et
malgré la clameur du discours politique, ils sont laissés en friche. Les
plus douloureux de tous nos maux.
Ma détermination demeure entière, et j'use une fois de plus de la
liberté de parole qui m'a toujours poussé à livrer une appréciation
sincère à ceux auxquels j'étais subordonné et, ces dernières années, aux
responsables des affaires publiques. Cette pratique salutaire devrait
inspirer l'ensemble des responsables de l'État. Car la nation ne peut que
bénéficier de l'apport de ceux qui se dévouent à son service.
Formulons un souhait au moment où vous tournez cette dernière
page : que se produise un sursaut collectif permettant de sortir de cette
logique mortifère qui conduit nos élites à prendre des décisions en
fonction de critères qui ne sont pas ceux de l'intérêt général. Il est plus
que temps de commencer à résister activement au cynisme et à
l'hypocrisie qui prévalent depuis bien trop longtemps dans la gestion de
la France.
Surtout, et enfin, ne sombrons pas dans l'extrémisme et l'exclusion.
Notre pays vaut bien mieux que cela. Soyons vigilants mais lucides,
avec des objectifs et un projet qui nous rassemblent quelles que soient
notre origine, notre couleur de peau ou notre religion. Ce projet doit
fédérer autour de principes simples mais affirmés qui nous permettent
de vivre dans un pays apaisé et conscient de ses atouts, une France
accueillante mais forte de ses valeurs, un État ferme qui ne transige pas
sur les principes, une société harmonieuse où chacun est considéré
pour ce qu'il est et ce qu'il fait, un pays où la responsabilité individuelle
redevient la règle, dans lequel le pragmatisme prévaut sur toutes les
constructions intellectuelles, une nation dans laquelle la vérité et la
sincérité reviennent au centre de la vie publique. Une France debout et
responsable.

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